Point de vue | Le photovoltaïque n’est pas l’ennemi de la nature !
Tribune | Nicolas UGALDE-LASCORZ, Directeur Général VDN GROUP
Dans un contexte de transition énergétique où l’urgence climatique nous impose des choix stratégiques massifs, l’énergie solaire, notamment en milieu rural, se positionne comme une solution innovante et vertueuse. Pourtant, certaines idées reçues persistent, à l’instar d’une tribune récemment publiée par un Collectif d’artistes et scientifiques. Le photovoltaïque serait l’ennemi destructeurs de la nature, et les développeurs -qualifiés de « grandes multinationales »- sacrifieraient la biodiversité au profit de projets énergétiques.
Ces affirmations méritent d’être déconstruites, car elles ne reflètent ni la réalité de la réglementation et de notre activité, ni les bonnes pratiques déployées au quotidien.
Ne nous trompons pas sur la démarche photovoltaïque, en particulier en territoire rural : l’agrivoltaïsme ne consiste pas à « artificialiser » des terres agricoles, mais à les enrichir d’une double fonctionnalité : produire de l’électricité verte tout en soutenant les activités agricoles et en préservant les écosystèmes. Grâce à des dispositifs comme des panneaux surélevés ou orientables, cette technologie peut limiter l’évaporation, protéger les cultures des aléas climatiques, et offrir un refuge à une faune locale menacée par d’autres formes d’aménagement du territoire. Les résultats en matière de rendement agricole sont aujourd’hui largement documentés. L’agrivoltaïsme constitue désormais un allié pour les écosystèmes agricoles et naturels.
Ensuite, contrairement aux idées reçues, les développeurs de parcs photovoltaïques sont soumis à des démarches strictes et encadrées pour préserver la biodiversité, et n’ont évidemment pas vocation à « saccager » l’environnement. Avant tout projet, nous devons répondre à une réglementation et des exigences claires comme la réalisation d’études d’impact écologique sur une ou plusieurs années. Ces études permettent de cartographier les habitats sensibles, d’identifier les espèces protégées et de proposer des mesures d’évitement, de réduction et de compensation. Rien ne nous empêche, d’ailleurs, d’aller plus loin que la réglementation et d’accompagner les communes dans des projets de comptage, préservation et protection des espèces.
Enfin, l’agrivoltaïsme ne se fait pas seul : cette ambition partagée repose sur un dialogue étroit avec les acteurs locaux. Agriculteurs, collectivités, associations environnementales et citoyens sont nos partenaires dans cette transition. Chaque projet est conçu avec eux pour répondre aux besoins spécifiques du territoire, qu’il s’agisse de diversifier les revenus agricoles, de revitaliser des sols dégradés ou de dynamiser une économie locale. Un soin particulier est, par ailleurs, systématiquement accordé à l’intégration paysagère. Les communes véritablement engagées dans la transition écologique ne s’y trompent pas, et incluent, lorsque cela est possible, l’énergie solaire à leur mix énergétique.
Nous comprenons les questions qui peuvent surgir face à des projets faisant évoluer le paysage. N’avons-nous jamais regretté la laideur et la pollution des usines dans nos campagnes ? Plutôt que de nourrir des peurs, nous préférons construire des solutions transparentes et bénéfiques pour tous. Le photovoltaïque, et l’agrivoltaïsme constituent une opportunité unique de réconcilier souveraineté énergétique, agriculture et protection de la biodiversité. Relever le défi climatique passe par l’innovation et la concertation. Ensemble, nous avons les moyens de transformer une contrainte en chance. Le photovoltaïque, loin d’être une menace, peut être un moteur de résilience pour la nature et les territoires.