Mesdames, Messieurs les parlementaires,

Nous vivons une époque inédite depuis 80 ans en Europe. La guerre en Ukraine nous rappelle que notre continent est toujours à la merci d’un conflit majeur et que notre pays est à portée de tir. Nous Européens, sommes la proie d’une autre guerre, commerciale celle-là, avec une administration américaine hors de contrôle. Une Chine en ordre de marche plus puissante que jamais sur le plan économique et de plus en plus puissante au niveau militaire.

Cette planète est en ébullition et nous devons y faire face.

Nous devons être armés pour répondre aux enjeux économiques mondiaux tout en gardant notre place dans l’échiquier géopolitique.

Oui mais… notre économie est à l’arrêt, nous avons une dette abyssale écrasant toute possibilité d’investissement à un moment où nous en avons le plus besoin et des partis politique tous aveuglés par les prochaines élections présidentielles, incapables de reprendre raison pour l’intérêt de notre pays.

Le grand paradoxe de la France est que nous avons de nombreuses richesses mais que nous sommes incapables de les libérer et de les exploiter souvent par idéologie stérile ou par bureaucratie aigüe.

Les enjeux géopolitiques, le développement économique, la puissance d’un pays peuvent se résumer en un seul mot : l’Energie.

Nous avons la chance, en France, de pouvoir produire sur notre sol une électricité totalement décarbonée à bas coût, inépuisable et pilotable. Une électricité franco-française capable, couplée à l’électricité nucléaire, de subvenir à l’ensemble de nos besoins, nous permettant d’assurer notre souveraineté et renforcer plus rapidement notre économie.

En soutenant un moratoire sur le développement de l’éolien et du photovoltaïque au mois de juin dernier pour une partie d’entre vous, vous avez envoyé un signal d’arrêt à des centaines de projets d’intérêt général et un séisme sans précédent à toute une filière réunissant plus de 30 000 emplois sur notre territoire. Cette décision, prise sous la pression de quelques postures idéologiques, est d’autant plus incompréhensible qu’elle va frontalement à l’encontre de ce que pensent… les Elus de terrain eux-mêmes.

Car pendant que vous suspendez, eux construisent. Pendant que vous doutez, eux accompagnent. Et pendant que vous relayez l’absurde, ils voient dans les énergies renouvelables un levier d’action, de transformation, et de justice territoriale.

Une réalité locale ignorée

D’après l’enquête OpinionWay publiée en mai 2025, réalisée auprès de 312 maires et Elus locaux de communes disposant d’installations ENR :

– 57 % d’entre eux se disent favorables à l’installation de nouvelles unités de production sur leur territoire,

– 77 % estiment que ces installations sont efficaces pour produire une électricité renouvelable locale, bénéfique au climat,

– 79 % sont satisfaits de leur collaboration avec les entreprises du secteur, preuve que les projets sont loin d’être subis,

– Et 69 % rapportent que leurs administrés eux-mêmes sont favorables à ces projets.

Il ne s’agit pas de lobbying ou d’une vue de l’esprit, ce sont des constats de terrain. Des faits. Et derrière ces faits : des Elus de proximité, des communes rurales, des projets concrets.

Et ce soutien ne vient pas uniquement des Elus. Il est aussi largement partagé par la population française.

Selon l’enquête IFOP pour ENGIE (avril 2025), 84 % des Français ont une bonne image des énergies renouvelables, et 81 % souhaitent leur développement dans les cinq prochaines années. Mieux encore : 81 % se déclarent favorables à l’implantation d’une infrastructure ENR près de chez eux. Et chez les riverains concernés par une installation à proximité, le taux d’opinion positive grimpe jusqu’à 95 %.

Les bénéfices sont identifiés avec clarté : 92 % des Français y voient un moyen de renforcer la souveraineté énergétique, 89 % une solution utile face au changement climatique, et 93 % un levier pour l’emploi local. Ce n’est pas un vœu pieux : c’est une demande citoyenne, claire et argumentée.

Comment prétendre représenter la population française en allant à l’encontre de son opinion ?

Non, les énergies renouvelables ne vont pas faire doubler la facture d’électricité des Français, non les énergies renouvelables ne vont pas couter 300 milliards d’euros à l’état. Non le solaire n’est pas responsable du blackout espagnol.

Oui l’électricité se stocke et devient pilotable, oui les énergies renouvelables ont représenté 47% de la production électrique européenne en 2024, oui la demande d’électricité va augmenter à travers la mobilité électrique, les datacenter et l’électrification de nos industries. Oui nous avons besoin d’une électricité compétitive, disponible et indépendante de tout conflits internationaux pour le développement de nos entreprises et la bonne santé de notre économie.

L’avenir énergétique de la France ne se décide pas par des combats idéologiques de chambre. Elle se construit dans les territoires, avec ceux qui y vivent, y investissent, y travaillent.

Ce que nous, acteurs de l’énergie, mais aussi chefs d’entreprises attendons, ce n’est pas un « stop and go », ce n’est pas de l’instabilité. C’est de la clarté, de la stabilité, de la reconnaissance et de la liberté de construire.

Alors, à vous, parlementaires, je pose une question simple : Pourquoi déployer autant d’énergie à aller à l’encontre d’une nécessité nationale ? Ne vous trompez pas de combat. Utilisez vos forces pour stopper les énergies fossiles qui plombent notre balance commerciale, notre économie et au passage, notre santé et arrêtez d’opposer les énergies électriques décarbonées produites sur notre sol entre elles.

Nous devons redresser notre pays, le remettre en mouvement, lui donner de la compétitivité et il a besoin d’énergie.